Accueil des réfugiés

80 % des demandeurs d’asile bénéficient de l’aide sociale

Quatre demandeurs d’asile sur cinq reçoivent des prestations d’aide sociale l’année suivant leur arrivée au pays, selon une récente étude de Statistique Canada. Les réfugiés d’origine syrienne ont toutefois moins tendance à réclamer une telle assistance. Les résultats de l’étude rendue publique en octobre démontrent qu’il faut de deux à trois ans pour voir le taux d’aide sociale diminuer parmi les réfugiés.

DES TAUX VARIABLES SELON L’ANNÉE D’ARRIVÉE

Les travaux de Statistique Canada permettent d’évaluer qu’environ 80 % des réfugiés ont reçu des prestations d’aide sociale dans la première année suivant leur arrivée. Ces taux varient toutefois selon l’année d’arrivée au Canada. Ainsi, 82 % des réfugiés arrivés en 1999 touchaient des prestations un an après leur arrivée. Après 12 ans, 26 % de cette cohorte recevaient encore de l’aide sociale. La cohorte de 2003 affichait de moins hauts taux. Ainsi, seulement 15 % d’entre eux touchaient encore des prestations 8 ans après leur arrivée. Ce chiffre reste néanmoins plus élevé que le taux de 8 % pour le reste de la population canadienne.

PLUS D’AIDE SOCIALE EN ONTARIO

Les données de Statistique Canada indiquent que les demandeurs d’asile qui se sont établis en Ontario et au Québec ont davantage tendance à réclamer de l’aide sociale que ceux vivant dans le reste du pays un an après leur arrivée. Il faut dire que l’Ontario reçoit à elle seule 67 % des réfugiés et le Québec 20 %. L’Alberta et la Colombie-Britannique reçoivent chacune 6 % des réfugiés tandis que, réunis, les autres provinces et territoires en accueillent à peine 2 %. Les données démontrent également que les réfugiés reçoivent des prestations plus importantes en Ontario qu’au Québec. Les demandeurs d’asile ont obtenu en 2010 pour 12 241 $ en moyenne en assistance sociale en Ontario, contre 6601 $ au Québec.

TAUX D’AIDE SOCIALE DES RÉFUGIÉS L’ANNÉE SUIVANT LEUR ARRIVÉE, PAR PROVINCE

Alberta 48 %

Colombie-Britannique 57 %

Manitoba 64 %

Saskatchewan 68 %

Nouvelle-Écosse 70 %

Québec 79 %

Ontario 84 %

Source : Statistique Canada, données pour 2010

INFLUENCE DE L’ORIGINE DES RÉFUGIÉS

La part des réfugiés prestataires d’aide sociale varie considérablement selon leur pays d’origine. Ainsi, les Jamaïcains sont beaucoup moins nombreux à recevoir de l’aide sociale un an après leur arrivée, contrairement aux Hongrois et aux Afghans. Les Syriens se situent sous la moyenne, 73 % recevant des prestations un an après leur arrivée.

PART DES PRESTATAIRES EN FONCTION DU PAYS D’ORIGINE

Jamaïque 41 %

Inde 66 %

Bangladesh 68 %

Syrie 73 %

Haïti 78 %

Cuba 79 %

République démocratique du Congo 86 %

Somalie 89 %

Chine 89 %

Colombie 91 %

Afghanistan 91 %

Hongrie 96 %

Source : Statistique Canada, moyenne pour 2005 à 2010

FAIBLE PART DES PRESTATIONS

3,5 %

Même si une importante partie des réfugiés bénéficie de prestations, il reste que ceux-ci ne touchent qu’une fraction du total de l’aide sociale distribuée au pays. Ainsi en 2011, les demandeurs d’asile ont reçu 398 millions sur les 12,2 milliards de prestations versées. « Ainsi, même si les taux d’aide sociale sont beaucoup plus élevés parmi la population de demandeurs d’asile, ce groupe représente une fraction très petite de la population canadienne, et moins de 5 % du total des prestations sont versés à leurs familles », note Statistique Canada.

RÉFUGIÉS À FAIBLES REVENUS

20 441 $

Les réfugiés sont loin de rouler sur l’or. Le revenu familial des demandeurs d’asile était à peine supérieur à 20 000 $ (en dollars constants de 2011) un an après leur arrivée, dont 44 % provenaient de l’assistance sociale. Quatre ans après leur arrivée, leur revenu familial moyen s’établissait à 24 600 $.

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